Journaux et livres critiques sur Ben Ali et sa famille autorisés en Tunisie
Le contrôle exercé par le régime policier de Ben Ali sur les libertés et en particulier la liberté d’expression et celle de la presse a causé en Tunisie l’interdiction d’un grand nombre de journaux, de magazines et d’ouvrages jugés « hostiles » au pouvoir. Dans une interview accordée à La Presse, Mme Selma Jabbes, directrice de la Librairie Al Kitab revient sur une censure exercée à outrance : « La censure s’est durcie, récemment, à cause d’un livre d’histoire de la classe terminale d’un lycée français où figure une reproduction de la caricature de Chirac et Ben Ali, on a même voulu saisir les ordinateurs, dans l’espoir de trouver la liste des clients que, de toute façon nous n’avons pas ». La directrice a indiqué aussi que des guides comme le Routard, Galimard et Lonly Planet ne se vendaient pas en Tunisie « parce que l’un évoque Ben Ali qui a « destitué » Bourguiba, l’autre appelle le président déchu « Général » et le troisième parle d’une Tunisie qui ne respecte pas les droits de l’Homme ».
Signe d’un changement irrévocable, la librairie Al Kitab attend pour bientôt la livraison du livre « La Régente de Carthage, main basse sur la Tunisie » dans lequel Nicolas Beau et Catherine Graciet reviennent sur l’incroyable fortune de la famille de la femme du président déchu.